La Comtesse Greffulhe en 1905 vue par le peintre Philip de Laszlo  Véritable légende vivante dans le Paris incandescent de la Belle Epoque, la comtesse Elisabeth Greffulhe, née de Caraman-Chimay (1860-1952), ensorcela durant plus d’un demi-siècle le Tout-Paris et le Gotha européen, avant de s’effacer des mémoires, son souvenir ayant été oblitéré par l’image flamboyante du personnage d’Oriane, duchesse de Guermantes d’A la recherche du temps perdu quelle a inspiré à Proust.

A la fois muse et mécène, autant que grande mondaine narcissique, cette femme à la beauté éblouissante obsède, intrigue et fascine. Il faut souligner qu’Elisabeth na pas reçu l’éducation classique réservée aux jeunes filles de son époque, d’une rigidité et d’une pauvreté affligeantes. Avec un père, Joseph de Caraman-Chimay, issu d’une grande lignée de mécènes et mélomanes et une mère, Marie de Montesquiou, exceptionnellement cultivée et grande musicienne, les portes lui étaient grandes ouvertes pour suivre un chemin culturel quelle ne manqua pas d’emprunter en privilégiant les arts qu’elle appréciait : la peinture, l’écriture et plus précisément la musique où elle joua un rôle de premier plan dans le renouveau de la création musicale au tournant des XIXe et XXe siècles. Originale, généreuse, moderne et visionnaire, sa philanthropie s’exerça au lancement des Ballets russes, à la remise à l’honneur de Wagner autant qu’elle favorisa les premiers concerts en France d’Arthur Rubinstein, patronna Gabriel Fauré qui lui dédiera sa Pavane. En créant la Société des grandes auditions musicales, elle a fait le lien entre les musiciens et les mondains, dont certains, disposant d’immenses fortunes, pouvaient financer les concerts et remplir les théâtres.

C’est à une rétrospective musicale et littéraire autour de la vie de la comtesse Greffulhe que nous convie la Société des Amis de Brantôme avec le concours des élèves du cours de chant « De Vive Voix » qui interprèteront des oeuvres de Léo Delibes, Gabriel Fauré, Reynaldo Hahn, Vincent d’Indy ou encore Camille Saint-Saëns, autant de compositeurs que la comtesse Greffulhe reçut en son salon parisien de la rue d’Astorg. Un spectacle musical qui sera enrichi par un choix de textes de la comtesse elle-même ou de ses amis écrivains, judicieusement préparé et lu par Jean-Paul Socard.

Spectacle musical « A l’ombre de la comtesse Greffulhe » – samedi 10 juin 2017 – 21 h – Salle du Dolmen à Brantôme en Périgord  (route de Thiviers) –  Entrée : 10 € – Gratuité pour les moins de 15 ans – Renseignements : 06 86 99 41 36 – ou sur le site amisdebrantome.fr

Iconographie : La comtesse Greffulhe en 1905, vue par le peintre Philip de Laszlo.

C.D.

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